Fake news, hoax, bullshit, intox… Autant de noms souvent assimilés et pourtant différents, mais qui désignent la même chose : la désinformation. Comment agir en tant que lecteur, usager du web ou encore communicateur ? En employant quelques bonnes pratiques d’usage dans les médias et en faisant confiance à la presse. Avec cela, il est tout à fait possible de ne pas « se Trumper ».
La désinformation, un fléau contre lequel on peut tous lutter
La désinformation est un énième fléau qui attaque le monde, celui de l’information et de la communication. Et a fortiori mal informer, c’est toucher à des fondamentaux, ceux de notre monde et de notre société en général. Raison pour laquelle, mi-novembre 2018, LaPresse.be (l’Alliance des éditeurs de presse quotidienne francophone et germanophone) lançait une vaste campagne médias pour combattre la montée des fake news. Elle rappelait ainsi le rôle-clé de la presse dans le traitement et la diffusion de l’information. Il est aussi possible d’agir à une autre échelle, car c’est le problème de chacun, et ce, sur toute la chaîne de l’information et de la communication. C’est aussi indispensable que de trier ses déchets : de la même façon que de petits sachets en petits sachets on crée des océans de plastique, le petit ragot a priori anodin peut vite se transformer en bad buzz.
Du hoax a priori inoffensif à la plus redoutable des fake news
Chaque jour, ce sont des milliards d’informations qui sont partagées sur le web. Chacun y va de ses affirmations, et ce, sans faire trop de cas ni de la rigueur ni des éventuels dégâts collatéraux que cela peut occasionner. C’est d’autant plus dangereux qu’il n’y a pas de filtres, ou en tout cas très peu. Ce n’est pas pour rien que l’on parle d’« influenceurs » : les informations vont vite et loin en chacun de nous. Les fake news – ou « infox » selon l’Académie française – se propagent 6 fois plus vite que les informations vraies. Il existe des degrés de distorsion de l’information, de la moins intentionnelle à la plus démagogue. Par exemple, « bullshiter », c’est plutôt y aller à la louche, à savoir n’être ni vraiment dans le mensonge ni tout à fait dans la vérité. Avec une « fake news », il y a intention. De se faire valoir, de servir le sensationnalisme ou encore de faire du tort à autrui, par exemple. Un « hoax », c’est par contre souvent tellement gros que cela en devient risible. Tous appartiennent en quelque sorte à la branche la moins noble de la grande famille du storytelling.
Ne pas tomber dans le piège des fake news
Avant de s’émouvoir ou de créer la polémique autour d’une information, mieux vaut s’assurer au préalable qu’elle est vraie. Pour ce faire, il convient d’appliquer quelques principes de base :
- vérifier ses sources : il s’agit de s’assurer de la fiabilité, voire de l’intégrité, de celui qui émet l’information ;
- enquêter : en tout cas réfléchir à l’information au lieu de l’ingurgiter sans un minimum d’analyse préalable ;
- recouper les informations : si une information est reprise dans plusieurs supports, cela ôte des doutes.
Notons que la quantité n’est pas gage de qualité. Par exemple, ce n’est pas parce qu’un post sur les réseaux sociaux devient viral, en étant liké et partagé moult fois, qu’il en est vrai. On en revient aux rudiments de la critique historique : « Non numerantur, sed ponderantur ». En français dans le texte : une poignée d’individus peut dire la vérité tandis qu’une foule peut propager des âneries et autres propos infondés.
Faire confiance aux médias
C’est ici que les médias jouent un rôle crucial, car ils appliquent ces quelques principes. Ce sont en effet les bases jetées du métier de journaliste. Après les hoaxbusters (chasseurs de hoax), les médias sont devenus de véritables « fakebusters » (chasseurs d’infox). A New York, les étudiants d’une célèbre école de journalisme (Université de Columbia) ont même poussé la déontologie jusqu’à créer un kiosk à fake news. Histoire de voir le résultat sur papier de ce qui se pratique sur la toile. Les tritrailles interpellent : « Les stars d’Hollywood se droguent au sang de bébé », « Une garderie transformée en club de combats », etc. Cela fait réfléchir, cela fait peur.
Pour en revenir à la campagne de sensibilisation anti-fake news lancée par LaPresse.be : « La presse quotidienne, c’est de l’info d’origine contrôlée ». Un label, en somme. Ou comme disaient nos parents et grands-parents : « Si c’est dans le journal, c’est que c’est vrai ».
Sur ce, voici les sources auxquelles je me réfère pour la rédaction de cet article :
https://www.rtl.be/info/video/686996.aspx
http://5minutes.rtl.lu/laune/actu//grande-region/luxembourg/1262826.html
http://www.lalibre.be/actu/international/le-gouvernement-francais-deplore-un-manque-de-decence-elementaire-dans-les-tweets-de-trump-5bec22f1cd70fdc91b6e6f67?fbclid=IwAR3HqN4HLWimf8fWOYS3v-NNkSj5F7oYKaUAbyB-ct0PWiZ4d-Q6_INkQyQ